La conception sous contrainte renforce la simplicité

Un bureau d’études automobile n’a pas pour habitude de travailler dans l’urgence, mais la guerre déclarée par le régime nazi en 1939 va bouleverser la donne.

Les conséquences de l’entrée en guerre de l’Amérique en 1941 – le conflit devenant mondial – sont avant-tout palpables avec une baisse spectaculaire de la production outre-Atlantique. 866 000 unités sont fabriquées en 1942, c’est près de cinq fois moins qu’en 1941. Les constructeurs automobiles sont réquisitionnés pour participer à l’effort de guerre. Les projets sont multiples et les délais très courts. La conception et la livraison du premier prototype de la Jeep prendra juste 90 jours. Pour concevoir vite, il faut faire simple et oublier quelques fondamentaux : le siège est fixe et il n’y a pas de blocage de différentiel. Qu’importe, le produit répond au cahier des charges et ses premiers tours de roue ont lieu au printemps 1941, avant d’entrer en production à un rythme de 400 unités par jour.

Pour répondre à la demande, les larges capacités de production de Ford sont mises à contribution. C’est le prix à payer pour permettre à cette puce d’à peine 3,40 m d’appartenir aux icônes qui ont participé à la libération.

Rarement un projet n’aura été conçu et produit aussi vite, tout en respectant le cahier des charges. La conception sous contrainte est toujours d’actualité, à l’image des logiques de conception de la Dacia Logan ou de la Renault Twingo, heureusement pour d’autres motifs !