La puissance d’une gestion tout hydraulique

La spécificité du système hydraulique de la Reine de la route, c’est qu’il ne se limite pas à la suspension comme on pourrait le penser. C’est une centrale haute pression qui est au cœur de la Citroën et commande les fonctions majeures, de la direction au freinage. Les suspensions délaissent ainsi les ressorts et amortisseurs. Ces éléments sont remplacés par une sphère de couleur noire, puis verte à partir de 1967, qui contient de l’azote, qu’une membrane étanche au sommet de la sphère isole. En partie inférieure de la sphère, un piston relié par une tige au bras de suspension suit les mouvements de la roue.

Lorsque la berline Citroën rencontre une bosse, elle fait monter le piston et le liquide comprime l’azote, ralentissant le mouvement et évitant les chocs. Ce gaz est soumis à la pression variable du liquide hydraulique (LHS rouge, LHS2 incolore, puis LHM vert). Lorsque la roue redescend, elle permet au gaz de se détendre et il repousse alors le liquide, via un orifice calibré qui ralentit l’écoulement. Ce sont ces phases successives de compressions et de décompressions dans les sphères qui assurent la grande souplesse de la suspension, redoutée de certains passagers.

Pour fonctionner, le système a besoin d’une réserve de pression permanente. Celle-ci est contenue dans un accumulateur qui prend la forme d’une 5e sphère sous le capot. Cet accumulateur est alimenté par une pompe entraînée par le moteur. Des capteurs de hauteur situés sur les barres antiroulis avant et arrière complètent le système de correction et il peut se commander manuellement, grâce à un levier présent dans l’habitacle. La pression emmagasinée dans ce système assure également l’assistance de la direction, la manœuvre automatique de l’embrayage lorsque l’on agit sur le petit levier de vitesses, et enfin le freinage.

Lorsque le conducteur appuie sur la pédale, il libère le passage de la pression vers les étriers avant et les cylindres de roues arrière. Cette mise en pression immédiate explique la vivacité du freinage. Il faut dès lors réapprendre à conduire au volant de la DS !

Pour en savoir plus :  l’intégralité des contenus est disponible dans le N° Hors Série de la Revue « Ingénieurs de l’Automobile »