Une production de masse... artisanale !

Fait anecdotique, la 2 CV populaire a été produite dans l’usine des Automobiles Clément-Bayard. André Citroën achète ce site implanté au 54 quai Michelet à Levallois en 1929, après l’avoir loué en 1921 pour produite avec succès sa petit 5HP.

C’est cette usine, prévue pour désengorger celle de Javel à Paris, qui est choisie pour produire la 2 CV. Cette dernière, présentée deux ans après la 4 CV de Renault, va connaître le même démarrage industriel assez poussif, à cause de la pénurie de matières premières. Pourtant, le processus industriel de fabrication de la 2 CV est bien plus simple que celui de sa rivale de Billancourt. Comme imposé par le cahier des charges, les pièces de tôle embouties sont peu nombreuses. En outre, la caisse de la Citroën n’est pas une monocoque, et repose sur un châssis léger fait de tôles pliées. Enfin, chaque moteur est assemblé par un seul ouvrier et cette organisation n’a rien à voir avec l’innovation qu’est la chaîne transfert automatisée de l’usine Renault.

Comme la 4 CV qui a été industrialisée un an après sa présentation, la 2 CV dévoilée en 1948 entre en production en juillet 1949 à un rythme bégayant. La fabrication est stoppée avant de reprendre enfin à un rythme acceptable, en septembre.

La première année, l’usine de Levallois assemble seulement 876 exemplaires livrés en grande partie au service commercial. Il faudra patienter jusqu’en 1951 pour que le seuil des 10 000 unités annuelles soit atteint. Il dépassera enfin les 126 000 exemplaires, en 1958.

Au plus fort de sa production, l’usine de Levallois fabrique environ 500 exemplaires de 2 CV quotidiennement, sans compter les modèles Dyane. Sur ce plan, le site industriel de Levallois fait moins bien que celui de Renault pour sa 4 CV que les usines de Billancourt produisent alors deux fois plus (1000 unités par jour), grâce notamment à sa chaîne transfert. Mais comme tout bon athlète, c’est dans l’endurance que l’on juge sa performance. Sur ce plan, la 2 CV produite jusqu’en 1988  – 1961 pour la Renault – bat sa rivale de plus de quatre millions d’exemplaires !

Pour en savoir plus :  l’intégralité des contenus est disponible dans le N° Hors Série de la Revue « Ingénieurs de l’Automobile »