L’optimisation dans la conception automobile

Le conflit entre les pays occidentaux, l’Égypte et ses alliés en 1956, a pour effet d’interrompre l’alimentation de l’Europe en pétrole. Les tickets de rationnement en essence font leur réapparition. Cette situation a un impact sur le cahier des charges de la remplaçante de la Morris Minor, lancée en 1948, qui voit ses ventes chuter. Le mot d’ordre est alors de viser l’économie en termes de conception, avec un véhicule simple à construire et économe en matériaux.

C’est Alec Issigonis, un ingénieur d’origine grecque, qui est nommé à la tête du projet par Lord Stowe, patron de la British Motor Corporation. Le patron ajoute une contrainte d’ordre financier : il faut impérativement conserver le moteur et la boîte de vitesses de la Minor. Une voiture qu’Alec Issigonis connaît bien puisqu’il la développée 12 ans plus tôt.

Très attaché à la notion d’habitabilité, l’ingénieur a une vision qui brille à la fois par sa logique et son audace. Pour s’affranchir du volume occupé par l’arbre de transmission et du pont, il décide que la nouvelle venue sera une traction. Pour limiter l’emprise du compartiment moteur, il dessine une architecture avec le bloc quatre cylindres en position transversale. Mais la boîte de vitesses montée dans son prolongement dépasse la largeur du véhicule ! Qu’à cela ne tienne, il la glisse sous le moteur. L’architecture transversale du groupe motopropulseur des petits et moyens véhicules de la fin du XXe siècle vient de naître. Le résultat est spectaculaire puisque 80 % de la longueur dépassant à peine les trois mètres est dédié à l’habitacle. Quatre adultes peuvent prendre place avec aisance à l’intérieur sans avoir à se contorsionner.

Le scepticisme originel d’une grande partie de la clientèle britannique habituée à des véhicules très conventionnels, laisse bientôt la place à un véritable engouement. La Mini rencontre alors le succès à travers toutes les couches de la société britannique qui apprécie sa maniabilité, son agilité et son habitabilité.

Pour en savoir plus :  l’intégralité des contenus est disponible dans le N° Hors Série de la Revue « Ingénieurs de l’Automobile »