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ZFE : quel avenir pour les zones à faibles émissions ?

Depuis plusieurs années, la mise en place des Zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes métropoles françaises visait à améliorer la qualité de l’air en restreignant l’accès des véhicules les plus polluants.

Cependant, le vote de leur suppression en commission à l’Assemblée nationale, en mars dernier, relance un débat national. Quels impacts cette mesure pourrait-elle avoir ?

Pourquoi les ZFE ont-elles été créées ?

Pour rappel, créées en 2019, les Zones à Faibles Emissions interdisent progressivement la circulation des véhicules classés Crit’Air 3 ou plus, selon leur niveau de pollution. Le périmètre varie d’une métropole à l’autre, mais concerne aujourd’hui des grandes agglomérations telles que Paris, Lyon, Strasbourg, Montpellier ou encore Grenoble. La mise en place de la ZFE vise à améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation des véhicules les plus polluants.

L’objectif affiché : réduire la pollution atmosphérique, responsable de plus de 40 000 décès par an en France selon Santé publique France. Les ZFE sont aussi une obligation européenne, prévue par la loi Climat et Résilience adoptée en 2021.

Une mesure bénéfique pour la santé publique

Des études menées à Lyon ou Paris ont montré une baisse de plus d’un tiers du dioxyde d’azote dans les zones concernées. Ces résultats soutiennent l’idée que les ZFE participent activement à l’amélioration de la qualité de l’air. Le dispositif contribue à une mobilité plus durable au sein du périmètre de la ZFE.

Mais la mesure suscite aussi des critiques virulentes. Certains élus dénoncent une politique de séparatisme social, excluant les ménages modestes qui ne peuvent pas remplacer leur voiture. « Les ZFE exacerbent les inégalités sociales », estime Ian Boucard, député LR. Même tonalité du côté du Rassemblement national, qui a également déposé des amendements allant dans le sens d’une suppression.

Quels véhicules sont concernés par les ZFE ?

Les véhicules concernés par les ZFE sont identifiés via leur vignette Crit’Air, disponible en ligne sur le site officiel. Sont principalement visés les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les véhicules essence antérieurs à 2006. Seuls les véhicules autorisés dans la ZFE selon leur classification peuvent circuler librement.

Selon les données de 2024, plus de 11 millions de véhicules sont classés Crit’Air 3 ou plus, soit environ 30 % du parc automobile français. Toutefois, cela ne signifie pas que 11 millions de Français sont concernés : cela dépend du territoire, des dérogations et de la fréquence de passage dans une zone à faibles émissions.

Que contient la proposition de suppression ?

La commission spéciale de l’Assemblée nationale, dans le cadre de la loi sur la simplification de la vie économique, a adopté fin mars 2025 un amendement visant à supprimer purement et simplement les ZFE. Cette décision, votée contre l’avis du gouvernement, réunit des voix LR, RN, mais aussi certains députés Horizons et LIOT.

Le gouvernement, de son côté, reste prudent. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a rappelé que la suppression pourrait mettre en péril les aides européennes prévues par le plan national de relance.

Quel impact économique pour la France ?

La Direction générale du Trésor alerte : abandonner les ZFE exposerait la France à un remboursement de subventions, évalué à plus de 3 milliards d’euros. Ces aides sont conditionnées à la mise en œuvre des ZFE dans 18 agglomérations d’ici 2025. Le respect du calendrier est évalué par la Commission européenne.

En plus des risques financiers, la crédibilité environnementale de la France au niveau européen pourrait être entachée. La création d’une ZFE est aussi un critère retenu dans le cadre du plan de relance national. Le territoire de la ZFE est au cœur des objectifs du plan de relance.

Ces zones sont-elles vraiment efficaces ?

Les défenseurs de la ZFE évoquent un dispositif imparfait mais nécessaire. D’après une étude menée à Lyon, la concentration de polluants a nettement diminué dans le périmètre de la ZFE. Même constat à Paris. Les mesures prises ont permis d’améliorer la qualité de l’air, tout en sensibilisant les usagers aux restrictions de circulation.

Mais la mobilité alternative (transports publics, vélo, covoiturage) n’a pas suivi au même rythme. L’absence d’infrastructures adaptées est un des arguments invoqués par ceux qui demandent une réforme plutôt qu’une suppression. La mise en œuvre de la ZFE pourrait être ajustée pour tenir compte de ces lacunes.

Et les usagers dans tout ça ?

Pour les habitants des zones rurales ou les petites communes, l’application des ZFE reste floue. Plusieurs dérogations existent : pour les petits rouleurs, les professionnels, ou encore les personnes ayant besoin de leur véhicule pour raisons médicales. Les professionnels bénéficient de conditions spécifiques pour circuler dans la ZFE.

Mais les inquiétudes persistent : valeur des véhicules à la revente, coût du renouvellement, aides insuffisantes. Certaines plateformes de revente affichent déjà une décote des véhicules classés Crit’Air 3. De nombreux conducteurs se demandent si leur véhicule est concerné par les ZFE et comment obtenir leur vignette Crit’Air.

Une réforme possible ?

Face à la pression politique, certains élus plaident pour une pause ou un ajustement. Des collectivités locales, comme au Pays basque, ont suspendu temporairement la mise en place des ZFE en attendant une clarification nationale. D’autres proposent une évaluation indépendante du dispositif ZFE, afin d’adapter les périmètres, la communication et les restrictions de circulation.

Une affaire européenne

Le Parlement européen et le Conseil ont récemment acté de nouvelles règles :

  • Validité des permis de conduire réduite à 15 ans.
  • Introduction d’un permis numérique.
  • Encouragement au développement de ZFE harmonisées dans l’ensemble des pays membres.

La France, en supprimant ces zones, pourrait se mettre en infraction vis-à-vis des engagements pris dans le cadre du plan de relance européen. La mise en œuvre de la ZFE conditionne le versement de fonds communautaires.

FAQ : ce qu’il faut savoir sur les ZFE

  • Combien de ZFE sont prévues en France ? 231 zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) doivent être créées d’ici fin 2025.
  • Quels types de véhicules sont concernés ? Les véhicules classés Crit’Air 3, 4 et 5, selon leur date d’immatriculation et leur type de motorisation.
  • Puis-je obtenir une dérogation ? Oui, dans certains cas spécifiques (usage professionnel, urgence médicale, petit rouleur).
  • Comment obtenir une vignette Crit’Air ? En ligne, sur le site officiel gouvernemental dédié.
  • Quels sont les risques si les ZFE sont supprimées ? Une perte de plus de 3 milliards d’euros d’aides européennes et une remise en cause des engagements climatiques français.

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