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eFuel : du carburant sans pétrole pour décarboner les voitures à essence ?

L’essence est depuis longtemps synonyme de moteur qui vibre, de frisson, de mélodie envoutante, de plaisir, de passion. Mais alors que la réduction des émissions de CO2 est l’enjeu primordial de la décennie et des prochaines, comment préserver la passion et sauvegarder le thermique ? Porsche et les autres majeurs du secteur, comme Siemens Energy et Aramco, ont peut-être trouvé la solution. Du moins, ils y croient : les marques commencent à investir des milliards dans la production de carburant synthétique (dites « eFuel ») ou encore Highly Innovative Fuels (HIF). Porsche vient d’inaugurer sa première usine pilote au Chili dédiée à sa production, Dacia s’engage au Dakar propulsé à l’eFuel, Stellantis y pense aussi…

Les normes Européennes strictes ont d’abord provoqué un virage massif vers l’électrique avant un intérêt pour l’eFuel

Le Parlement Européen a approuvé de nouveaux objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 pour les voitures et les camionnettes neuves. Le malus français a lui aussi été revu pour 2024. Avec ces nouvelles normes, l’objectif reste bien entendu la baisse des émissions de CO2. Matérialisées par la menace de lourdes amendes, ces normes font peur aux constructeurs. La majorité d’entre eux a donc opéré un virage massif vers l’électrique depuis déjà quelques années et ce afin de viser le zéro émissions. Or, une solution alternative semble viable pour ne pas éliminer à 100% le thermique : le carburant de synthèse.

Qu’est ce que l’eFuel, carburant de synthèse ?

Presque tous les véhicules motorisés qu’a utilisé l’Homme jusqu’à peu brulent du carburant basé sur nos énergies fossiles (le pétrole en majorité), mais les émissions de CO2 ne deviennent plus tenables.

Le carburant de synthèse est lui produit en combinant de l’hydrogène avec du CO2 capturé de l’atmosphère. On produit généralement l’hydrogène par électrolyse de l’eau, en utilisant de l’électricité issue de préférence de sources renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique). Le CO2 nécessaire peut être capturé directement dans l’air (Direct Air Capture) ou récupéré de processus industriels, réduisant les émissions de gaz à effet de serre. L’hydrogène et le CO2 sont ensuite combinés sous haute pression et température pour créer des hydrocarbures liquides, ce qui forme l’eFuel.

Le carburant de synthèse permet-il la neutralité ?

L’eFuel a le potentiel d’atteindre la neutralité carbone sur toute la chaîne. Dans l’absolu, la simple utilisation d’eFuel permettrait une diminution de 85 % des rejets de CO2 lors de sa consommation. De plus, si l’électricité utilisée pour l’électrolyse provient de sources renouvelables et si le CO2 capturé pour sa production est équivalent au CO2 relâché lors de sa combustion, alors on atteint la neutralité.

Qu’est ce que ça change pour les performances ?

Rien. Absolument rien. L’agrément moteur et les performances restent identiques comparés à un moteur thermique alimenté avec de l’essence ordinaire. On n’observe pas non plus de surconsommation. De plus, on fait le plein en quelques minutes, exactement comme on le fait dans les stations services aujourd’hui.

L’eFuel, c’est pour quand ?

Plusieurs constructeurs et pétroliers se sont lancés dans la course. En tête, Porsche a inauguré fin-2022 sa première usine destinée à la production d’eFuel à Punta Arenas, au Chili en partenariat avec Siemens Energy. La firme a annoncé que 130 000 premiers litres-test de carburant synthétique Porsche ont permis de tester l’eFuel en compétition au sein de la Porsche Mobil 1 Supercup, et donc soumettre ce nouveau carburant aux conditions les plus exigeantes, c’est-à-dire celles de la course.

Porsche a annoncé augmenter en suite la capacité en deux temps pour atteindre environ 55 millions de litres en 2024 puis environ 550 millions de litres en 2026. La société chilienne Highly Innovative Fuels (HIF) a déjà obtenu les permis environnementaux nécessaires. Siemens Energy a également déjà commencé les travaux préparatoires pour la prochaine grande phase commerciale du projet.

Et côté français ?

Renault a annoncé en juillet la participation sa marque DACIA en tant que constructeur au rally-raid du Dakar en 2025 avec un prototype utilisant un carburant de synthèse de Saudi Aramco et piloté par Sébastien Loeb. Le Dakar est le terrain d’expérimentation idéal de cette technologie pour la marque Dacia. On y avait notamment vu un camion rouler à l’hydrogène en 2022. Le prototype Dacia utilisera du carburant de synthèse produit par Aramco, leader mondial dans le secteur de l’énergie et des produits chimiques.

« Dacia et le Dakar forment une association parfaite : un véritable laboratoire pour prouver la robustesse de Dacia et un engagement fort en faveur d’une mobilité à faibles émissions de carbone. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de participer au Dakar en utilisant la technologie du carburant de synthèse. Dacia, avec une équipe et des pilotes au meilleur niveau, est un concurrent sérieux pour le rallye. »

Denis LE VOT, CEO DACIA

De son côté, Stellantis réitère son soutient à l’utilisation d’e-Fuel, à faible teneur en carbone et estime que celle-ci pourrait réduire jusqu’à 400 millions de tonnes les émissions de CO2 en Europe de 2025 à 2050, si elle était utilisée sur les 28 millions de véhicules Stellantis. En collaboration avec Aramco, les deux sociétés ont testé ensemble des carburants eFuel de substitution, en conformité avec les normes existantes.

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