Six ans après avoir quitté les pistes du WRC, Citroën fait son retour en championnat du monde FIA par la porte de l’électrique : Citroën en Formule E.
Un choix qui raconte l’évolution du sport automobile autant que celle du constructeur français.
Citroën en Formule E : terminé la terre battue, place au bitume
Le constructeur français a récemment officialisé son engagement en Formule E pour la saison 2025/2026. Cela marque le retour du constructeur dans le sport auto après une longue absence.
Pour comprendre la portée de cette annonce, il faut se replonger dans l’histoire centenaire de la marque aux chevrons. Depuis 1919, Citroën a construit sa légende sur les terrains les plus hostiles : des pistes poussiéreuses de la Croisière Jaune aux dunes du Dakar, où elle s’est imposée à quatre reprises. Mais c’est surtout en rallye que la marque a écrit ses plus belles pages, avec huit titres constructeurs et neuf titres pilotes en WRC. Les noms de Sébastien Loeb et Sébastien Ogier restent indissociables de cette épopée qui a pris fin en 2019.
Aujourd’hui, Citroën choisit un terrain de jeu radicalement différent : les circuits urbains de la Formule E, où les monoplaces 100 % électriques s’affrontent au cœur des métropoles mondiales. São Paulo, Londres, Berlin, Shanghai… Les décors ont changé, mais l’ambition reste la même. Le communiqué officiel parle d’une « compétition 100 % électrique, responsable et engagée » qui touche « un public jeune, engagé et connecté ». Des mots qui résonnent avec la transformation en cours de l’industrie automobile.
Trois marques en Formule E pour Stellantis, 1 stratégie, beaucoup de questions
Cette arrivée en Formule E ne se fait pas en terrain inconnu. Le groupe Stellantis compte déjà deux marques engagées dans le championnat électrique : DS Automobiles et Maserati. Une présence multiple qui permet d’envisager des synergies techniques et opérationnelles intéressantes. Pendant que Lancia se prépare à investir le Rally2, chaque marque du groupe trouve ainsi son territoire sportif, optimisant les investissements tout en préservant l’identité de chacune.
Jean-Éric Vergne et Nick Cassidy derrière le volant
L’équipe qui portera Citroën a déjà été annoncée. Les pilotes Jean-Éric Vergne et Nick Cassidy porteront haut les couleurs de l’écurie. Le premier apporte son expérience acquise chez DS Penske, le second, récemment annoncé chez Peugeot pour le championnat d’endurance, incarne la nouvelle génération avec son titre de vice-champion du monde 2024 fraîchement acquis.
Mais la marque garde le suspense jusqu’au 20 octobre 2025, date à laquelle elle promet de lever le voile sur l’organisation complète de son programme.
Citroën en Formule E : São Paulo dans le viseur, Valence pour chauffer les batteries
Le timing est serré. Fin octobre, les tests de pré-saison à Valence permettront à la nouvelle équipe de prendre ses marques. Puis viendra le grand saut, le 6 décembre 2025 à São Paulo, pour l’ouverture de la douzième saison du championnat. Face à des écuries rodées comme Porsche, Mercedes ou Jaguar, Citroën devra rapidement monter en régime pour exister dans cette compétition où les écarts sont minimes.
L’engagement en Formule E prend tout son sens quand on observe la stratégie produit de Citroën. La marque développe actuellement une gamme électrifiée qui va de l’Ami, cette solution de mobilité urbaine originale, à la nouvelle C3 électrique affichée sous les 20 000 euros, en passant par des SUV électriques. La compétition devient alors un laboratoire grandeur nature, où les innovations testées en course pourront irriguer les modèles de série. C’est le cercle vertueux recherché par tous les constructeurs engagés en sport automobile.
Quand la course booste la série (ou l’inverse)
La Formule E représente « une inspiration technologique et une vitrine internationale pour l’avenir de la mobilité », selon le communiqué officiel de la marque. L’enjeu est double : utiliser le championnat comme un accélérateur de développement technologique tout en bénéficiant de l’exposition médiatique internationale.
La saison 2025/2026 sera celle de l’apprentissage pour Citroën. Les premières courses permettront de jauger le niveau de préparation et d’identifier les axes de progression. Mais au-delà des chronos et des classements, c’est aussi le savoir-faire de la marque en matière de sport auto et de véhicules électriques qui se joue.
Citroën en Formule E : André Citroën n’aurait pas imaginé ça (mais il aurait adoré)
Le sport automobile évolue, les constructeurs aussi. Citroën ne fait pas exception. Des rallyes poussiéreux aux circuits urbains électrifiés, la marque aux chevrons continue d’écrire son histoire sportive. Rendez-vous le 6 décembre à São Paulo pour le premier chapitre de cette nouvelle aventure. Les chevrons retrouveront alors la compétition internationale, sous une forme qu’André Citroën lui-même n’aurait probablement pas imaginée. Mais l’esprit de conquête et d’innovation qui animait le fondateur de la marque reste, lui, intact.
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