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40 ans des Peugeot 205 GTI et Turbo 16 : entretiens avec Juha Kankkunen, champion du monde des rallyes, et Jean-Gabriel, propriétaire passionné !

La Peugeot 205 GTI et la Peugeot 205 T16 ont 40 ans : Jean-Gabriel et Juha Kankkunen nous racontent leur passion 205 à l’occasion de ce double anniversaire

Il n’y a pas que le Citroën C15 qui fête ses 40 ans en ce printemps 2024. C’est également le cas de la Peugeot 205 GTI. La petite sportive de la marque au lion a officiellement été lancée en mars 1984, un an après la citadine de série. La bombinette est très appréciée aujourd’hui, comme le prouve Jean-Gabriel Saint Supéry, propriétaire et collectionneur d’une magnifique Peugeot 205 GTI 1.9L, qui a pris le temps de répondre à nos questions.

Les fans de sports automobiles n’oublieront pas non plus la Peugeot 205 Turbo 16 (T16). Elle a en effet aussi 40 ans cette année. L’occasion de se remémorer ses incroyables exploits au championnat du monde des rallyes, et au Paris-Dakar, grâce un entretien exclusif avec le quadruple champion du monde Juha Kankkunen !

Trois versions de la Peugeot 205 GTI, la 105, 115, 130 ch et même un kit spécifique « PTS »

Lancée en 1983, et produite à 5 278 300 exemplaires jusqu’en 1998, la Peugeot 205 a été la voiture la plus vendue en France en 1984 et 1985. Elle est ainsi devenue un modèle phare du constructeur ! En 1984, la marque au lion décide de décliner sa citadine en version sportive. C’est celle-ci va porter les trois lettres, devenues mythiques : GTI. Ainsi, le 1er mars de cette même année a été commercialisée la toute première Peugeot 205 GTI.

D’abord disponible avec la motorisation essence 1,6L 105 ch, deux nouvelles versions ont fait leur apparition dès décembre 1986. La 115 ch, avec toujours le même moteur de 1,6L de cylindrée, puis la 130 ch, avec le moteur de 1,9L, entrent au catalogue. Côté look, si les 1,6L disposaient de jantes 14 pouces, et de 15″ pour les 1,9L, les trois possédaient des élargisseurs d’ailes en plastique, des baguettes et pare-chocs avec liseré rouge. Sans oublier les iconiques logos « 1.6 » ou « 1.9 » et « GTI » qui trônaient sur les montants de custode arrière.

A partir de 1985, Peugeot, via son département sport, propose pour 15 000 francs une modification moteur pour la Peugeot 2025 GTI 1.6L de 105 ch. Cela passait par une installation d’un kit « PTS » (Peugeot Talbot Sport) avec une nouvelle culasse, un nouvel arbre à cames et des soupapes modifiées… Le tout pour une puissance gonflée de 105 à 125 ch, de quoi en faire rêver plus d’un ! Au total, la Peugeot 205 GTI aura été produite à 332 900 exemplaires de 1984 à 1994, marquant par la même occasion toute une génération de conducteurs passionnés, dont le propriétaire d’une magnifique 205 GTI de 1988, Jean-Gabriel Saint Supéry.

Plus qu’une voiture, le coup de cœur de nombreux gamins

40 ans après, la 205 GTI est toujours aussi populaire et prisée des collectionneurs. Jean-Gabriel fait partie de ceux-là. Ce modèle est son premier coup de cœur d’enfant. Il en possède une depuis près de 30 ans, acheté avec ses premiers salaires. « J’ai grandi avec, je suis tombé dedans quand j’étais petit. Quand la GTI est sortie, j’avais 10 ans, 10 ans et demi. Comme tous les gamins, j’aimais les voitures. Mais la GTI ça a fait un peu un boom. C’était une bouille nouvelle pour l’époque. C’était le symbole de la sportivité, de la voiture de jeunes », confie-t-il.

Tandis que son frère aîné était président du club « PTS » de Bourges, et courait en rallye régionaux avec « une 205 GTI Group N à l’époque », lui conduisait sa première GTI. C’était celle de son oncle, une Peugeot 205 GTI 1,6L de 105 ch. Il était alors âgé de… 12 ans. Deux ans plus tard, il renouvelait l’expérience avec la 1,9L 130 ch de son frère cette fois-ci. C’est d’ailleurs cette version, « gris graphite, première main, immatriculée en 1988 », qu’il s’est offerte en 1997. « Elle a longtemps été ma voiture principale et aujourd’hui je ne m’en lasse toujours pas. »

Peugeot 205 GTI 1,9L : « hyper plaisante, hyper joueuse, hyper vive » assure Jean-Gabriel Saint Supéry

Rouler en 205 GTI n’a pas toujours été un long fleuve tranquille pour Jean-Gabriel. Il a connu de sacrés mésaventures. « Je me la suis faite voler deux fois. Je l’ai retrouvée deux fois dépouillée de tous les accessoires GTI, de tous ses habillages intérieur, toutes les ébénisteries. Et sur les deux vols, je l’ai retrouvée une fois posée sur les disques de frein, au milieu de la forêt. » En 2004, il décide de la restaurer complètement pour lui faire retrouver son allure d’origine.

« J’ai refait la carrosserie, la peinture, les trains roulants, tout ce qui vieillit. J’ai remis les feux et clignotants d’origine. J’ai changé pas mal de choses sur cette voiture. Aujourd’hui, elle est maintenue en état très propre », précise-t-il. En tout cas, il tient énormément à sa Peugeot 205 GTI. « J’ai passé tellement d’heures dessus qu’il m’est impossible d’imaginer la revendre. J’ai plusieurs autos, mais celle-là, ça reste ma plus belle, mon coup de cœur de gamin », admet-il avec le sourire.

Ce collectionneur de Peugeot 205 GTI, s’éclate toujours autant à son volant : « C’est beaucoup moins filtré que les autos actuelles. C’est hyper plaisant parce que c’est hyper joueur, hyper vif. Ça fait 900 kg. Ce n’est pas très puissant par rapport à ce qui se fait aujourd’hui, les sensations ne sont pas les mêmes que dans une voiture moderne, mais il y en a suffisamment pour s’amuser. »

Enfin, Jean-Gabriel Saint-Supéry n’oublie pas d’évoquer la mythique Peugeot 205 Turbo 16 (T16), une GTI « encore plus rageuse, plus légère, et avec plus de sportivité », qui a permis, selon lui, « le renouveau sportif de Peugeot ». Voilà la transition toute trouvée.

Peugeot 205 Turbo 16, quand la GTI devient une véritable machine à gagner des rallyes !

La même année que la GTI, soit en 1984, la marque au Lion décide de commercialiser une version plus radicale encore de sa Peugeot 205. Il s’agit de la Peugeot 205 Turbo 16 (T16) ! Dotée d’un moteur 1 775 cm³ de 200 ch, elle n’a été commercialisée qu’à seulement 200 exemplaires. Il s’agissait en effet d’un passage obligé pour l’homologation en Groupe B, catégorie reine à l’époque.

La Peugeot 205 Turbo 16 Evolution 1 n’a mis que quelques mois avant de briller, puisqu’en août 1984, elle remportait déjà sa première victoire en championnat du monde des rallyes. C’était au très réputé rallye des 1000 lacs, en Finlande, avec, à son volant… Le légendaire Ari Vatanen. L’année suivante en 1985, elle a mis tout le monde d’accord grâce à 7 succès en 12 rallyes. Un autre Finlandais, Timo Salonen, s’est donc offert le titre pilotes, et Peugeot a remporté le sacre constructeurs.

La moisson ne s’est pas arrêtée là, tandis que la Peugeot 205 Turbo 16 Evolution 2 faisait son apparition, un troisième pilote finlandais, Juha Kankkunen, a lui aussi mené le constructeur français à la victoire. Ainsi, en 1986, Juha Kankkunen, accompagné de Juha Piironen comme copilote, a été sacré champion du monde des rallyes pour la première fois, tandis que la marque au Lion a signé un doublé au championnat constructeurs. Près de 40 ans après, celui qui a remporté quatre titres en WRC, n’a pas oublié cette fabuleuse période. Juha Kankkunen nous parle de la Peugeot 205 T16 et de ses années Peugeot.

« La Peugeot 205 T16 était sans doute la meilleure voiture du monde à l’époque », insiste le pilote finlandais Juha Kankkunen

Quand le champion Juha Kankkunen évoque la Peugeot 205 T16, il ne manque pas de superlatifs : « La voiture était incroyable, c’était vraiment, vraiment bien. C’était sans doute la meilleure du monde à l’époque. » Selon lui, ce qui peut expliquer un tel succès, c’est qu’elle était « basiquement construite, mais elle avait un très bon moteur et un bon système 4 roues motrices. L’engin était puissant, léger », estime le légendaire pilote finlandais.

Il poursuit : « La gestion de la voiture était vraiment facile et vraiment bonne, spécialement sur les routes plus petites, ou les routes d’asphalte. Mais peu importe où on allait, elle fonctionnait toujours. Je n’ai jamais vraiment eu de problèmes avec. »

Peugeot 205 Turbo 16 : « fiable, très rapide et très forte » assure Juha Kankkunen

Il se rappelle bien volontiers de ses victoires en 1986 avec une voiture vraiment polyvalente. « J’ai gagné en Suisse, sur la neige, puis j’ai gagné en Nouvelle-Zélande sur de l’asphalte. Et en Grèce, sur terre. La voiture était fiable et très forte, parce que à ce moment-là, le rallye de l’Acropole, notamment, était très difficile. »

En 1987 et 1988, Peugeot s’est engagé pour le Paris-Dakar avec la Peugeot 205 Turbo 16 Grand Raid. L’équipe a alors signé un nouveau doublé : Ari Vatanen et Bernard Giroux en 1987 et… Juha Kankkunen et Juha Piironen en 1988. « La voiture était là aussi très rapide et très forte. Elle était très bonne, que ce soit sur le sable ou les endroits où il y avait plus de cailloux. Surtout, elle était aussi fiable car on a fait près de 15 000 km quasi sans problème », rappelle Juha Kankkunen.

Juha Kankkunen : la Peugeot 205 GTI est une voiture « populaire pour toujours »

Ce qui est sûr, c’est que les meilleurs moments de sa carrière, le Finlandais les a passés au volant des Peugeot. « C’étaient de sacrés voitures. On ne retrouvera jamais ça. Mais quoi qu’ils fassent maintenant, ce sont de bons souvenirs. Je m’en souviendrai toute ma vie. ». Juha Kankkunen ajoute qu’il « garde toujours en mémoire, et c’est le plus important, comment se conduisaient ces formidables voitures ».

En guise de conclusion, le pilote n’oublie pas la relation spéciale qui lie la France et la Finlande, grâce notamment à la Peugeot 205 GTI. « Comme en France, nous aimons cette voiture. Elle sera populaire pour toujours. Elle ne se oubliera jamais. Et ce sera même le cas dans le monde entier », s’enthousiasme-t-il. « C’est pareil pour la Peugeot 205 Turbo 16. C’était une voiture magique. Elle restera pour toujours. »

Pour terminer, Juha Kankkunen souhaitait rendre hommage à Jean Todt, qui dirigeait Peugeot Sport à l’époque de son titre en WRC. « C’est sans doute le meilleur manager que j’ai eu. Jean Todt a su parfaitement gérer l’équipe et les hommes. Et il a toujours su quoi faire pour décrocher la victoire. C’était vraiment une très bonne personne. »

Entretien avec Juha Kankkunen traduit de l’anglais au français.

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