Quand l’espace de coffre ne suffit plus, la tentation est grande d’équiper sa voiture d’un coffre de toit, d’une galerie ou d’une remorque. Ces solutions transforment n’importe quel véhicule en véritable petit camion. Pourtant, l’impact de ces dispositifs de chargement sur la consommation d’essence reste largement sous-estimé par les automobilistes.
Du côté des experts, le constat est sans appel. Dès que vous modifiez l’aérodynamisme ou ajoutez du poids à votre véhicule, la facture de carburant s’alourdit. Dans un contexte où le prix du litre d’essence augmente de jour en jour, cette surconsommation peut rapidement peser sur le budget vacances.
Pourquoi ces équipements de chargement augmentent-ils la consommation d’essence ?
À partir du moment où l’on modifie le profil aérodynamique ou le poids tracté par le véhicule, la consommation augmente. C’est une loi physique. Même si vous ne le sentez pas, un coffre de toit, une galerie ou une remorque créent de la résistance à l’air. Le moteur doit fournir davantage d’efforts pour maintenir une vitesse constante. Plus le véhicule doit pousser de surface contre le vent, plus il consomme.
Dans le cas d’une remorque, c’est le poids additionnel qui entre en jeu, surtout en côte ou lors des phases d’accélération.
Sur autoroute, l’effet est encore plus marqué. La consommation d’un véhicule croît de façon exponentielle avec la vitesse. À 130 km/h, un coffre mal profilé ou une galerie chargée peuvent augmenter de 20 à 30 % la traînée aérodynamique ! Résultat, vous constaterez une surconsommation d’essence.
Coffre de toit : une consommation d’essence supérieure de 0,3 à 1 litre aux 100 km !
Le coffre de toit est sans doute l’équipement le plus utilisé pour augmenter l’espace de chargement, d’autant plus pendant les périodes de vacances.
Selon les tests menés par plusieurs organismes indépendants, l’ajout d’un coffre sur le toit peut faire grimper la consommation de d’essence 0,3 à 1 litre aux 100 km, voire davantage selon le type de véhicule, la taille du coffre et la vitesse de circulation.
Plus le coffre est volumineux, plus il déstabilise l’aérodynamique du véhicule. En ville ou à faible allure, l’effet reste limité. Sur voie rapide, l’addition devient rapidement visible à la pompe à essence. À cela s’ajoute un bruit de vent accru et, parfois, une perte de stabilité à haute vitesse.
Galerie de toit : un impact très variable sur la consommation de carburant
La galerie est souvent utilisée pour transporter des objets encombrants, comme des vélos, des planches ou du matériel professionnel. En elle-même, une galerie vide n’a qu’un très faible impact sur la consommation de carburant. Mais dès que celle-ci est chargée, et surtout si la charge dépasse largement la hauteur du toit, les turbulences s’intensifient et la consommation augmente d’autant.
L’effet est très variable selon la forme de l’objet transporté. Une échelle, un matelas ou une planche de surf opposent plus de résistance à l’air qu’un porte skis.
Sur de longues distances, notamment sur autoroute, on observe une hausse moyenne de 10 à 20 % de la consommation de carburant. Dans certains cas, la différence peut atteindre jusqu’à 2 litres aux 100 km, c’est à dire plus qu’avec un coffre de toit. Là encore, c’est l’aérodynamique qui est en cause. Un objet horizontal placé à l’avant du toit par exemple, modifie profondément le flux d’air sur la carrosserie.
Impact d’une remorque sur la consommation d’essence
Tirer une remorque, même légère, a toujours un impact sur la consommation. Dans ce cas, c’est surtout le poids qui entre en jeu. À chaque démarrage, à chaque montée, à chaque dépassement, le moteur doit déplacer une masse plus importante. Cela augmente logiquement la consommation, notamment pour les véhicules essence, qui peinent davantage à bas régime.
Une petite remorque vide engendre une surconsommation d’environ 0,5 litre aux 100 km parcourus. Lorsqu’elle est chargée ou haute, comme une remorque bâchée ou un porte-moto, l’impact peut dépasser les 1 à 2 litres, selon le gabarit du véhicule tracteur.
En montée ou dans des zones vallonnées, les écarts se creusent encore davantage. Et il ne faut pas oublier que l’ajout d’une remorque modifie aussi la dynamique du véhicule. Celle-ci rallonge les distances de freinage et augmente la fatigue du conducteur.
Remorque, coffre de toit et galerie : comment limiter la surconsommation de carburant ?
Si l’ajout d’un équipement extérieur est parfois la seule solution, il reste possible de limiter son effet sur la consommation. Le premier réflexe est d’optimiser le chargement. En effet, il vaut mieux placer les objets lourds dans le coffre de la voiture plutôt que sur le toit ou dans une remorque.
Pour le coffre de toit, un modèle plus aérodynamique, bien centré et correctement fixé, réduira les pertes.
Rouler un peu moins vite a aussi un effet immédiat. Passer de 130 à 110 km/h permet de réduire la traînée aérodynamique, et donc de faire baisser la consommation de plusieurs litres sur un long trajet. C’est une économie qui se chiffre rapidement sur un aller-retour de 500 ou 1 000 kilomètres.
Enfin, dès que l’équipement n’est plus utilisé, il est recommandé de le démonter. Laisser un coffre vide ou une galerie sur le toit pendant plusieurs semaines est non seulement inutile, mais aussi coûteux sur le long terme.
Charger son auto pour les vacances, mais à quel prix ?
Ces équipements de chargement, comme les coffres de toit, les galeries de toit et les remorques, facilitent incontestablement les déplacements. Mais dans un contexte de hausse continue des carburants, connaître leur impact réel sur la consommation d’essence permet de faire des choix éclairés.
L’objectif n’est pas de s’en priver, mais de les utiliser intelligemment : bon équipement, vitesse adaptée, démontage après usage. Votre portefeuille vous remerciera.
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