Face à la réduction des émissions et à la hausse des prix des carburants, de plus en plus de Français sont tentés par l’achat d’un véhicule électrique. Cependant, nombreux sont ceux qui se posent la question du vrai coût d’une voiture électrique !
Alors, en parallèle de la promesse écologique, est-ce qu’un VE est vraiment rentable ?
Le TCO : l’indicateur pour connaitre le coût d’une voiture électrique
Le Total Cost of Ownership englobe absolument tout ce que vous coûte réellement votre véhicule : prix d’achat, assurance, entretien, énergie, taxes et décote. C’est la seule méthode fiable pour comparer objectivement.
Une citadine électrique type Peugeot e-208 par exemple, coûterait en moyenne 697 euros mensuels en France, contre 774 euros en diesel et 753 euros en essence. Mais attention, ces montants incluent l’amortissement. Les frais courants seuls oscillent entre 150 et 250 euros mensuels pour l’électrique.
Des économies variables selon les profils
Pour aller plus loin, un citadin parcourant 15 000 km/an avec recharge nocturne à domicile débourse environ 30 euros d’électricité par mois, contre 150 euros d’essence auparavant. Ajoutez 600 euros d’économies annuelles sur l’entretien : sa voiture électrique lui reviendrait à 180 euros mensuels, contre 280 euros en thermique, sans compter le coût de la voiture.
À l’opposé, un commercial roulant 40 000 km/an économise 2 400 euros annuels sur le carburant, même en utilisant 30 % de bornes rapides. Son véhicule électrique, acheté 8 000 euros de plus qu’un diesel, devient rentable dès la deuxième année.
Entre ces extrêmes, une famille effectuant 20 000 km/an avec 70 % de recharge domestique dépense 65 euros mensuels en énergie. Sur cinq ans, elle économise plus de 5 500 euros par rapport au coût à l’usage d’un monospace diesel.
Coût d’une voiture électrique : des aides publiques importantes
Depuis juillet 2025, la prime « coup de pouce véhicules électriques » remplace le bonus écologique : 4 200 euros pour les ménages modestes et intermédiaires, 3 100 euros pour les autres. À partir d’octobre 2025, une prime complémentaire de 1 000 euros s’ajoutera pour les véhicules produits en Europe. Les plus modestes pourront cumuler jusqu’à 5 200 euros d’aides !
L’énergie, premier poste d’économies
Pour une consommation de 15 kWh/100km, le coût de recharge domestique oscille entre 2 et 3,40 euros, contre 9,90 euros en thermique. L’installation d’une borne, coutant entre 1 000 et 2 000 euros, s’amortit en 18-24 mois grâce aux économies réalisées. Le crédit d’impôt couvre 75 % des frais dans la limite de 500 euros, et certains programmes financent jusqu’à 960 euros en copropriété.
Pour ceux sans possibilité de recharge domestique, les alternatives se multiplient : employeurs équipant leurs parkings, grandes surfaces proposant la recharge pendant les courses, réseaux publics avec applications unifiées pour localiser et payer facilement.
Entretien : 50 % d’économies pour les voitures électriques
L’entretien d’un véhicule électrique coûte environ 800 euros annuels contre plus de 1 000 euros en thermique. La raison ? Une mécanique infiniment plus simple. On note l’absence de vidanges, de courroies de distribution, de bougies et d’embrayage à remplacer.
Le freinage régénératif prolonge la durée de vie des plaquettes jusqu’à 90 000 km, contre 45 000 km en moyenne sur un véhicule conventionnel. Seuls les pneumatiques, essuie-glaces et liquide lave-glace nécessitent un remplacement régulier.
Batterie et valeur résiduelle des voitures électriques
Les constructeurs garantissent les batteries 8 à 10 ans ou jusqu’à 200 000 km. Les retours terrain sont rassurants : 80 % de capacité conservée après 150 000 km. Le remplacement, bien qu’onéreux, il faut compter entre 8 000 et 25 000 euros, reste exceptionnel grâce aux garanties.
La décote reste un point d’attention : 50 % après trois ans contre 40 % en thermique, mais l’écart se resserre. Certaines marques conservent déjà 60 % de leur valeur après trois ans. Les experts anticipent donc une normalisation d’ici 2027.
Coût d’une voiture électrique : les situations moins favorables
L’équation devient délicate pour les petits rouleurs, ceux qui font moins de 10 000 km/an. Le temps de retour sur investissement est dans ce cas supérieur à 7 ans. Sans recharge domestique ou professionnelle, dépendre des bornes publiques peut doubler le coût énergétique. Sur autoroute, les tarifs atteignent 0,60 à 0,79 euro/kWh, rendant également le kilomètre électrique plus cher que l’essence.
Perspectives d’évolution
Pour commencer, le prix des batteries a chuté de 89 % depuis 2010, passant de 1 200 euros/kWh à 111 euros aujourd’hui. Les analystes prévoient un passage sous les 100 euros d’ici 2026-2027, réduisant les prix des véhicules de 15 à 20 %.
La France compte également 155 000 points de recharge publics, et vise 400 000 dispositifs en 2030. Le développement de la recharge ultra rapide (350 kW) permet de récupérer 200 km d’autonomie en moins de 10 minutes.
Enfin, l’interdiction des thermiques neufs en 2035 en Europe scelle le destin du moteur à combustion.
À noter toute fois, la fiscalité avantageuse sur l’électricité automobile pourrait évoluer d’ici 2030. Celle-ci risque de s’orienter vers une mécanique de compensation pour faire face à la perte de recettes TICPE.
Voiture électrique : rentabilité confirmée
Pour la majorité des automobilistes, l’électrique devient rentable dès la troisième année. Sur cinq ans, l’économie moyenne atteint 4 600 euros en usage standard, dépassant 10 000 euros pour les gros rouleurs.
Le point de bascule se situe à 12 000 km annuels. Au-delà, chaque kilomètre supplémentaire creuse l’avantage de l’électrique. Avec une solution de recharge adaptée et plus de 15 000 km parcouru chaque année, l’électrique n’est plus seulement écologique mais économiquement rationnel.
Les évolutions technologiques et l’expansion du réseau devraient encore amplifier cet avantage, transformant définitivement la transition électrique en opportunité économique.
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